Jean Pierre Pouzol / Echardes & Rossignols

Traducció d'Amparo Salvador Alcober & Joan Navarro


Mes mots

                                         à Armand Olivennes

comme ils reviennent
avec leurs griffes

éblouis presque
végétal

mur dans le nuage
mur dans le pain
mur dans la table
mur dans le souffle

ils dressent leurs formes
contre la mort

et crissent
épars déjà dans l'ombre de l'étoile

et sont baleine cheval
pomme de miroir
aile du cercle
constellation fraîche
accomplie
immergée

ils fabriquent un corps mystérieux
qui piaffe et vibre

arche verticale au ponant
roue de solitude
roue de seins
roue de paupières agiles
roue et clameur
hanches souveraines
roue qui rudoie

ils me possèdent
en songes alezans

et me déroutent
dans la lumière crue

déchiré écorché
je pâture l'irréel

                   Caminel le 30 mai 1999.


[Els meus mots

                                   a Armand Olivennes

com retornen
amb les seues urpes

enlluernats quasi
vegetals

mur en el núvol
mur en el pa
mur en la taula
mur en l'alè

drecen les seues formes
contra la mort

i cruixen
esparsos ja en l'ombra de l'estrella

i són balena cavall
poma de mirall
ala del cercle
constel·lació fresca
acomplerta
immergida

fabriquen un cos misteriós
que piafa i vibra

arc vertical al ponent
roda de solitud
roda de sines
roda de parpelles àgils
roda i clamor
malucs sobirans
roda que maltracta

em posseeixen
en somnis bais

i em desconcerten
en la llum crua

esquinçat escorxat
pasture l'irreal

                                  Caminel, 30 de maig de 1999]

 

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