Éventail

 

Ta vie est une main qui tient un éventail
Voilà qu’il s’ouvre après un temps de fermeture,

 

Il se ferme à demi,

 

Puis il s’épanouit
Interminablement ainsi qu’un jour de juin
Aux banlieues de Stockholm,

 

Pavane qui dément la nuit,

Vas-tu te réjouir
A l’unisson des belles sciences
Et de la violente innocence
Tout de suite il est refermé,

 

Droit comme une dent dure;

 

Pusses-tu pourtant te rebiffer
Dompter les doigts qui commandent les branches
Saisir l’isthme du poignet providentiel

 

Remonter le lent bras de l’omnipotence
Jusqu’à l’aisselle de la révélation
Alors tu humerais l’odeur épouvantable
Qui émane des ménageries supérieures
Tu saurais l’extrême odeur de tigre
Que le coton céleste empêche de descendre
Sur la terre où ton regard s’arrête
Au jeu joli d’un éventail.

 

[André Pieyre de Mandiargues]

 

 

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