Margo Ohayon
·
|
||
Autour de J. A. Valente | ||
J. A. Valente, penseur poétique, est aussi un homme parmi les autres, le semblable qui nous tend sa vie, passage pour monter vers lui. Sa poésie jaillit de son expérience, comme chacun de nous traverse la sienne propre.
Dans les épreuves naissent les interrogations essentielles qui fournissent la clé de la force écrite, leurs réponses la font tourner dans la serrure poétique.
Quand l'homme éprouvé, fatigué de tenir sa garde la baisse, l'esprit s'insinue en lui par tous les orifices des sens, et du noir obscur, par un tour de magie, l'esprit renverse l'absence en une présence qui brûle, arrive et, en ce court instant de relâche, flambe le poète d'une baptismale lumière, flamme de la présence alimentée par le néant.
Pour créer la présence l'homme anticipe sur l'abîme, devine en lui une illumination incandescente d'avant la lettre, laquelle éclaire ce renversement qui deviendra une présence.
Tout est donné mais il faut le regarder, se tourner vers pour le voir. Dans la ligne écrite, sous nos yeux, les mots serrent leur monture de feu. Le poète a tant connu la nuit qu'il a appris gravé en elle le filament de cuivre de l'écriture. Ainsi le poète dans l'ombre exerce-t-il sur le vivant un pouvoir d'étincellement rétrospectif pour le futur. Si de l'or brille dans la boue, pour le reconnaître la boue est aussi vécue.
Le lieu de naissance de sa fièvre poétique J. A. Valente ne l'atteint pas. Jeté à l'eau il se déplace en avant de lui-même, s'engendre en permanence entre l'informe et la forme pour rester vivant.
Entre l'anéantissement et la présentation telle est l'épreuve à surmonter par le poète: traversera-t-il ou fera-t-il naufrage? Quel intercesseur arrivera juste à temps pour remettre d'aplomb sa planche à voile?
Entre l'ici et l'au-delà le poète chamanique peut aller venir de l'un à l'autre sinon dans sa vie propre du moins dans le flux migratoire des traces humaines C'est au poète dans la solitude de l'expérience, limite de l'ici et de l'ailleurs, de refaire chemin vers l'homme, chemin toujours recommencé. Tout peut brûler, au dessus restera la passerelle tendue de l'écriture. Il l'empruntera en funambule pour ces allers-retours.
Le poète suit le verbe partout, il est son jalon dans le jour et dans la nuit, signal d'une autre lumière.
Il est le pont entre le monde et l'envers du monde, entre le passé et le présent d'une mémoire qui dit le futur.
Par la porte du verbe le J. A. Valente va et vient d'une rive à l'autre de la vie et de la mort. Revenu de l'au delà il se présente sur le seuil, porteur de sa matière verbale, pierre sculptée de la représentation qu'il offre.
Sur un courant d'air arrivent les mots: oiseaux ils passent entre les mains. Si elles ne les saisissent pas en les écrivant le vent les remporte.
Les mots sont lâchés par le poète, colombes de magicien hors du chapeau d'un prestidigitateur, oiseaux-mots toujours en mouvement, ce mouvement de l'amour qui porte aussi le poète vers la femme pour y trouver la lumière.
Oiseau qui doit toujours voler s'il veut rester sensible, sentir en lui les tumultes de l'amour bouleverser l'écriture.
Il sauve par son chant la mémoire d'un "sombre abîme" de l'origine, et plus tard quand s'éloigne peu à peu le corps derrière le voile de la parole, l'oiseau se confond avec l'oeil du poète où naît désormais l'essentiel de son mouvement poétique amoureux, plus tard encore il devient en son coeur cet ultime qui palpite entre l'oeil et la main avant que le corps ne se donne à l'âme pour devenir cet oiseau qui s'envole au dernier souffle et se réincarne sous la forme des mots, né à nouveau de ses cendres.
Ainsi l'oiseau réussit ce que la raison ne peut réaliser, par une adhésion biologique au vivant, échappant à l'immobilité grâce à une mouvance faite de myriades d'infimes déplacements.
Avant que le vent ne reprenne les mots le poète en les exprimant accomplit son devoir de mémoire humaine qui se confond avec un devoir envers le soi-même devenu énigmatique au fond du miroir.
La putréfaction du mort est la contrepartie de la présence de celui qui, l'anticipant, se représente vivant par les mots.
Au delà du cadavre, par un évitement de ce dernier, une transparence se manifeste loin de la pourriture, poussière d'étoile, esprit que l'écriture fait resurgir du temps où il était incarné. Sur la balance en face de l'absence il pose un contrepoids d'air dans le noyau lourd du mot.
Sublimation où le non sublime aussi demeure présent. Le verbe se fait chair et de la chair une décomposition est pressentie. J. A. Valente saisit les choses avant qu'elles ne pourrissent, juste avant.
L'enfance passe dans le "concave" que l'homme va remplir de sa vie d'adulte. La coupe est pleine il faut la boire. C'est l'état "solaire" où le soleil ne se couchera pas tant que l'homme ne l'aura pas bue.
L'envers est le vide pour que la vie le remplisse. Si nous refusons d'occuper le moule nous nous anéantissons nous-mêmes.
Pour connaître les abysses le poète en apnée emprunte un état de mort apparente. Plongeur des hauts fonds il descend aussi dans le corps de la femme. L'amour humain, expérience poétique naturelle, que devient-elle quand de surcroît un poète la vit? Une puissance puissance plus.
L'oiseau-poète brûle ses ailes à l'amour. Il rencontre le corps féminin, par la caresse lui donne la forme certifiée, éprouvée charnellement et spirituellement, "aspiration du plein par le vide".
L'amour est la matière première comme l'abîme est l'origine. Il ouvre une porte sur les deux en même temps, oscille irrégulièrement entre les deux.
L'amour ramène l'homme à l'état brut du réel, sa violence, son hyper naturalisme, un excès de la forme jusqu'à un écoeurement lumineux de matière ingérée et photographiée par la chambre du regard "solaire", "torride" qui brûle, "corrode" la chair.
En tombant dans l'amour le poète remonte au fond des choses. Là il reste debout sur le fond de soi ou il sombre.
L'éveil né de cet échange entre les corps donne au mot son "impossible éclat" par une traversée charnelle qui laisse sur le mot la trace de son battement artériel.
Quand les intuitions du poète se confrontent à la mort, alors l'expérience vécue fléchit devant le poétique. Puis, par une grâce, la parole se greffe sur le corps, et vient en tant que manifestation d'une expérience spirituelle.
Le lecteur assiste à la progression temporelle de ce cheminement qui passe d'abord par un travail de deuil du corps malade. Comme par un miracle, une fois le deuil accompli, le verbe se met devant le corps et le transcende, réalisant une véritable révolution spirituelle.
Le retournement n'est pas seulement mental mais bien vécu comme les mystères sont vécus par certains mystiques qui nous en donnent les signes.
La parole s'offre à l'homme, élixir de la transmutation de son corps qui peut alors disparaître dans la quiétude. Il a atteint à une autre forme de vie. Il se réduit petit à petit à ce qui en reste, porteur de l'amour et des mots : la main, l'oeil, le coeur. La parole est éprouvée par ce corps qui se défait comme l'extrême trace d'un corps évanescent.
Le poète apparaît dévêtu de son savoir, nu face à l'origine d'une illumination encore sans mot à l'issue de sa première rencontre avec ce qui est.
Le poète qui interroge son corps n'en interroge que plus sa parole. Toujours un peu de la chair rouge, éclatée par le "torride solaire" subsiste en toile de fond dans le cuivre du verbe, les ors du regard, la grenade du coeur.
Alors les mots du poète communient avec l'esprit qui leur donne un sens. L'esprit patient attend que l'homme soit éveillé pour lui parler. Il ne peut descendre vers lui que quand son corps est préparé comme une terre est prête à recevoir la semence.
Par cette grâce la parole sublime embaume le corps concave du poète, grâce que confirme une splendeur mordorée de son verbe qui escorte cette communion.
Conclusion
La pierre du poète est le poème sans cesse repris pour accomplir l'ascension, la "montée vers le fond" qui change le plomb en or. Chaque poème, pierre à nouveau hissée dans l'effort du bas vers la cime, engendre, par un incessant retour au pied de la montagne, la transformation de la chair en une transparence transcendante Si le monde alentour clame que dieu est mort, le poète affirme dieu dans la cellule du mot, car sans lui la poésie meurt.
Après la lecture de J. A. Valente le lecteur, privé soudain de la "surnaturalité" et de l'étincellement jetée par lui sur l'ordinaire du cours de la vie et sur la poésie elle-même, subit une dépression réactionnelle. Mais quand pointe la flaque sombre de la mélancolie il la recouvre avec le souvenir des orfèvreries poétiques de J. A. Valente, qui font de sa pensée une nuit étoilée.
J. A. Valente, pensador poético, es también un hombre más, el semejante que nos tiende su vida como pasaje para aproximarnos a él. Su poesía surge de su experiencia, que él transitó como lo hacemos todos.
En las adversidades surgen los interrogantes esenciales que suministran la llave de la fuerza escrita, sus respuestas la hacen girar en la cerradura poética.
Cuando el hombre castigado y cansado de mantener la guardia, la baja, el espíritu se insinúa en él por todos los orificios de los sentidos, y del negro oscuro, por un truco de magia, el espíritu invierte la ausencia en una presencia que arde, llega y, en ese breve instante de descanso, hace arder al poeta con una luz bautismal, llama de la presencia alimentada por la nada.
Para crear la presencia el hombre anticipa el abismo, adivina en él una iluminación incandescente en ciernes, la cual alumbra esa inversión que se convertirá en presencia.
Todo está dado pero hay que mirarlo, girarse en su dirección para verlo. En la línea escrita, a la vista, las palabras aprietan su montura de fuego. El poeta ha conocido tanto la noche que ha aprendido, grabado en ella, el filamento de cobre de la escritura. Así pues, el poeta en la sombra ejerce sobre lo que vive un poder de resplandor pretérito hacia el futuro. Si hay oro que brilla en el barro, para reconocerlo, habrá también que vivir en el barro.
J. A. Valente no alcanza el lugar de nacimiento de su fiebre poética. Lanzándose al agua se desplaza por delante de él mismo, se engendra permanentemente entre lo informe y la forma para así permanecer vivo.
Entre el aniquilamiento y la presentación esa es la prueba que debe superar el poeta: ¿la superará o naufragará? ¿Qué intercesor llegará justo a tiempo de enderezar su tabla de windsurf?
Entre el aquí y el más allá el poeta chamánico puede ir venir de uno a otro si no en su propia vida, al menos en el flujo migratorio de los rastros humanos. Corresponde al poeta en la soledad de la experiencia, límite del aquí y del allá, encaminarse de nuevo hacia el hombre una y otra vez. Todo puede arder, pero por encima quedará la pasarela tendida de la escritura. Él tomará esa pasarela, como un funámbulo, para ir y volver.
El poeta sigue al verbo por todas partes, es su hito de día y de noche, señal de otra luz.
Es el puente entre el mundo y el reverso del mundo, entre el pasado y el presente de una memoria que dice el futuro.
Por la puerta del verbo J. A. Valente va y viene de una orilla a otra de la vida y de la muerte. De regreso del más allá se presenta en el umbral, portador de su materia verbal, piedra esculpida de la representación que ofrece.
Sobre una corriente de aire llegan las palabras: como pájaros pasan entre las manos. Si no las atrapan escribiéndolas, el viento se las lleva.
Las palabras las deja escapar el poeta, palomas de mago fuera del sombrero de un prestidigitador, pájaros-palabras siempre en movimiento, ese movimiento del amor que lleva también al poeta hacia la mujer para encontrar en ella la luz.
Pájaro que debe estar siempre volando si quiere permanecer sensible, sentir en él los tumultos del amor que trastornan la escritura.
Salva con su canto la memoria de un “oscuro abismo” del origen, y más tarde cuando se aleja poco a poco el cuerpo tras el velo de la palabra, el pájaro se confunde con el ojo del poeta donde nacerá lo esencial de su movimiento poético amoroso, más tarde aún se convertirá en su corazón en lo último que palpite entre el ojo y la mano antes de que el cuerpo se dé al alma para convertirse en ese pájaro que echa a volar en el último aliento y se reencarna bajo la forma de las palabras, nacido de nuevo de sus cenizas.
Así consigue el pájaro lo que la razón no puede alcanzar, por una adhesión biológica a lo que vive, escapando a la inmovilidad gracias a una esfera de influencia hecha de miríadas de ínfimos desplazamientos.
Antes de que el viento retome las palabras, el poeta al expresarlas cumple su deber de memoria humana que se confunde con un deber hacia el sí mismo que se ha vuelto enigmático al fondo del espejo.
La putrefacción de la muerte es la contrapartida de la presencia de aquel que, anticipándola, se piensa vivo por las palabras.
Más allá del cadáver, para evitarlo, una transparencia se manifiesta lejos de la podredumbre, polvo de estrella, espíritu que la escritura hace resurgir del tiempo en que estaba encarnado. En la balanza, frente a la ausencia, pone un contrapeso de aire en el núcleo pesado de la palabra.
Sublimación donde lo no sublime permanece también presente. El verbo se hace carne y de la carne se presiente una descomposición. J. A. Valente atrapa las cosas antes de que se pudran, justo antes.
La infancia pasa en lo “cóncavo” que el hombre va a llenar con su vida adulta. La copa está llena hay que beberla. Es el estado “solar” donde el sol no se ocultará hasta que el hombre no la haya bebido.
El reverso es el vacío para que la vida lo llene. Si rechazamos ocupar el molde nos aniquilaremos nosotros mismos.
Para conocer los abismos el poeta en apnea toma un estado de muerte aparente. Zambullidor de los altos fondos desciende también en el cuerpo de la mujer. El amor humano, experiencia poética natural, ¿en qué se transforma, cuando, además, un poeta la vive? Una potencia potencia más.
El pájaro-poeta quema sus alas al amor. Reencuentra el cuerpo femenino, por la caricia le da la forma certificada, experimentada carnal y espiritualmente, “aspiración de lo lleno por el vacío”.
El amor es la materia primera como el abismo es el origen. Abre una puerta a los dos al mismo tiempo, oscila irregularmente entre los dos.
El amor lleva al hombre al estado bruto de lo real, su violencia, su hipernaturalismo, un exceso de la forma hasta un empacho luminoso de materia ingerida y fotografiada por la cámara de la mirada “solar”, “tórrida”, que arde, “corroe” la carne.
Al caer en el amor el poeta vuelve a subir al fondo de las cosas. Allí permanece de pie al fondo de sí o se hunde.
El despertar nacido de este intercambio entre los cuerpos da a la palabra su “imposible resplandor” por una travesía carnal que deja sobre la palabra el rastro de su latido arterial.
Cuando las intuiciones del poeta se confrontan a la muerte, entonces la experiencia vivida se doblega ante lo poético. Luego, como un favor, la palabra se injerta en el cuerpo, y llega en tanto que manifestación de una experiencia espiritual.
El lector asiste a la progresión temporal de este desarrollo que pasa en primer lugar por el duelo del cuerpo enfermo. Como por un milagro, una vez cumplido el duelo, el verbo se pone ante el cuerpo y lo trasciende, realizando una verdadera revolución espiritual.
El viraje no es sólo mental sino bien vivido como los misterios son vividos por algunos místicos que nos muestran las señales.
La palabra se ofrece al hombre, elixir de la transmutación de su cuerpo que puede así desaparecer en la quietud. Ha alcanzado otra forma de vida. Se reduce poco a poco a lo que de él queda, portador del amor y de las palabras: la mano, el ojo, el corazón. La palabra es puesta a prueba por ese cuerpo que se deshace como el último rastro de un cuerpo evanescente.
El poeta aparece desvestido de su saber, desnudo frente al origen de una iluminación todavía sin palabra a la salida de su primer encuentro con lo que es.
El poeta, interrogando su cuerpo, no hace sino interrogar aún más su palabra. Siempre un poco de la carne roja, que el “tórrido solar” hizo estallar, subsiste como telón de fondo en el cobre del verbo, los oros de la mirada, la granada del corazón.
Entonces las palabras del poeta comulgan con el espíritu que les da un sentido. El espíritu paciente espera a que el hombre esté despierto para hablarle. Sólo puede descender hasta él cuando su cuerpo esté preparado, tal como una tierra está dispuesta para recibir la semilla.
Por esta gracia la palabra sublime embalsama el cuerpo cóncavo del poeta, gracia que confirma un esplendor dorado de su verbo que escolta esta comunión.
Conclusión
La piedra del poeta es el poema que se retoma sin cesar para llevar a cabo la ascensión, “la subida hacia el fondo” que cambia el plomo en oro. Cada poema, piedra de nuevo izada en el esfuerzo desde abajo hacia la cima, engendra, por un incesante regreso al pie de la montaña, la transformación de la carne en una transparencia trascendente. Si el mundo alrededor clama que dios ha muerto, el poeta afirma a dios en la celda de la palabra, pues sin él la poesía muere.
Después de la lectura de J: A. Valente el lector, privado de repente de la “sobrenaturalidad” y del destello lanzado por él sobre lo ordinario del curso de la vida y sobre la poesía misma, sufre una depresión reactiva. Pero cuando apunta el charco oscuro de la melancolía, lo recubre con el recuerdo de las orfebrerías poéticas de J. A. Valente que hacen de su pensamiento una noche estrellada.
[Traducción de Amparo Salvador Alcober]
J. A. Valente, pensador poètic, és també un home com els altres, el semblant que ens estén la seua vida com a passatge per a aproximar-nos a ell. La seua poesia sorgeix de la seua experiència, que ell va transitar com ho fem tots.
En les adversitats brollen els interrogants essencials que forneixen la clau de la força escrita, les seues respostes la fan girar en el pany poètic.
Quan l’home castigat i cansat de mantenir la guàrdia, la baixa, l’esperit s’insinua en ell per tots els orificis dels sentits, i del negre fosc, per un truc de màgia, l’esperit inverteix l’absència en una presència que crema, arriba i, en aquest breu instant de descans, fa cremar el poeta amb una llum baptismal, flama de la presència alimentada pel no-res.
Per a crear la presència l’home anticipa l’abisme, endevina en ell una il·luminació incandescent abans d’hora, la qual dóna llum a aquesta inversió que esdevindrà presència.
Tot està donat però cal mirar-ho, girar-se en la seua direcció per veure-ho. En la línia escrita, sota els nostres ulls, les paraules clouen ben estret la seua muntura de foc. El poeta ha conegut tant la nit que ha aprés, gravat en ella, el filament de coure de l’escriptura. Així doncs, el poeta dins l’ombra exerceix sobre allò que viu un poder de resplendor pretèrita vers el futur. Si l’or brilla en el fang, per reconéixer-lo caldrà també viure en el fang.
J. A. Valente no assoleix el lloc de naixement de la seua febre poètica. Llançant-se a l’aigua es desplaça per davant d’ell mateix, s’engendra permanentment entre allò informe i la forma per, així, romandre viu.
Entre l’anorreament i la presentació, aquesta és la prova que ha de superar el poeta: la superarà o naufragarà? Quin intercessor arribarà tot just a temps d’endreçar la seua taula de windsurf?
Entre l’ací i el més enllà el poeta xamànic pot anar i venir de l’un a l’altre si no en la seua pròpia vida, almenys en el flux migratori dels rastres humans. Correspon al poeta en la soledat de l’experiència, límit de l’ací i de l’enllà, encaminar-se de bell nou vers l’home una vegada i una altra. Tot pot cremar, però per damunt quedarà la passarel·la estesa de l’escriptura. Ell prendrà aquest passarel·la, com un funàmbul, per anar i tornar.
El poeta segueix el verb per tot arreu, és la seua fita de dia i de nit, senyal d’una altra llum.
És el pont entre el món i el revers del món, entre el passat i el present d’una memòria que diu el futur.
Per la porta del verb J. A. Valente va i torna d’una vora a l’altra de la vida i de la mort. De tornada del més enllà es presenta al llindar, portador de la seua matèria verbal, pedra esculpida de la representació que ofereix.
Sobre un corrent d’aire arriben les paraules: com ocells passen entre les mans. Si no les agafen escrivint-les, el vent se les emporta.
Les paraules les deixa escapar el poeta, coloms de mag fora del barret d’un prestidigitador, ocells-paraules sempre en moviment, aquest moviment de l’amor que du també el poeta vers la dona per trobar en ella la llum.
Ocell que ha d’estar sempre volant si vol romandre sensible, sentir en ell els tumults de l’amor que capgiren l’escriptura.
Salva amb el seu cant la memòria d’un “obscur abisme” de l’origen, i més tard, quan s’allunya a poc a poc el cos rere el vel de la paraula, l’ocell es confon amb l’ull del poeta, on naixerà allò essencial del seu moviment poètic amorós; més tard, encara es convertirà en el seu cor en allò últim que bategue entre l’ull i la mà abans que el cos es lliure a l’ànima per convertir-se en aquest ocell que pren el vol en el darrer alé i es reencarna sota la forma de les paraules, nascut de bell nou de les seues cendres.
Així aconsegueix l’ocell el que la raó no pot abastar, per una adhesió biològica a allò que viu, escapant a la immobilitat gràcies a una esfera d’influència feta de miríades d’ínfims desplaçaments.
Abans que el vent reprenga les paraules, el poeta en expressar-les acompleix el seu deure de memòria humana que es confon amb un deure cap a l’ell mateix que s’ha tornat enigmàtic al fons de l’espill.
La putrefacció de la mort és la contrapartida de la presència d’aquell que, anticipant-la, es pensa viu per les paraules.
Més enllà del cadàver, per a evitar-lo, una transparència es manifesta lluny de la podridura, pols d’estrella, esperit que l’escriptura fa ressorgir del temps on estava encarnat. En la balança, davant l’absència, posa un contrapès d’aire en el nucli pesant de la paraula.
Sublimació on allò no sublim resta també present. El verb es fa carn i de la carn es pressent una descomposició. J. A. Valente atrapa les coses abans que es podresquen, tot just abans.
La infància passa en allò “còncau” que l’home omplirà amb la seua vida adulta. La copa és plena, cal beure-la. És l’estat “solar” on el sol no s’ocultarà fins que l’home no l’haja begut.
El revers és el buit perquè la vida l’òmpliga. Si rebutgem ocupar el motlle ens aniquilarem nosaltres mateixos.
Per a conèixer els abismes el poeta en apnea presenta un estat de mort aparent. Capbussador dels alts fons descendeix també en el cos de la dona. L’amor humà, experiència poètica natural, en què es transforma, quan, a més a més, un poeta la viu? Una puixança puixança més.
L’ocell-poeta crema les seues ales a l’amor. Retroba el cos femení, per la carícia li dóna la forma certificada, experimentada carnalment i espiritualment, “aspiració d’allò ple pel buit”.
L’amor és la matèria primera com l’abisme és l’origen. Obre una porta als dos al mateix temps, oscil·la irregularment entre els dos.
L’amor porta a l’home a l'estat brut d’allò real, la seua violència, el seu hipernaturalisme, un excés de la forma fins a una angúnia lluminosa de matèria ingerida i fotografiada per la cambra de la mirada “solar”, “tòrrida”, que crema, “corroeix” la carn.
En caure en l’amor el poeta torna a pujar al fons de les coses. Hi roman dempeus al fons d’ell mateix o s’enfonsa.
El despertar nascut d’aquest intercanvi entre els cossos dóna a la paraula la seua “impossible resplendor” per una travessia carnal que deixa sobre la paraula la petja del seu batec arterial.
Quan les intuïcions del poeta es confronten a la mort, aleshores l’experiència viscuda es doblega davant d’allò poètic. Després, com un favor, la paraula s’empelta en el cos, i arriba com a manifestació d’una experiència espiritual.
El lector assisteix a la progressió temporal d’aquest desenvolupament que passa en primer lloc pel dol del cos malalt. Com per un miracle, una vegada acomplert el dol, el verb es posa davant del cos i el transcendeix, realitzant una vertadera revolució espiritual.
El viratge no és sols mental sinó ben viscut, com els misteris són viscuts per alguns místics que ens en mostren els senyals.
La paraula s’ofereix a l’home, elixir de la transmutació del seu cos que pot així desaparèixer en la quietud. Ha abastat una altra forma de vida. Es redueix poc a poc a allò que d’ell queda, portador de l’amor i de les paraules: la mà, l’ull, el cor. La paraula és posada a prova per aquest cos que es desfà com l’última empremta d’un cos evanescent.
El poeta apareix desvestit del seu saber, nu davant l’origen d’una il·luminació encara sense paraula a l’eixida del seu primer encontre amb allò que és.
El poeta, interrogant el seu cos, no fa una altra cosa que interrogar encara més la seua paraula. Sempre un poc de la carn roja, que el “tòrrid solar” va fer esclatar, subsisteix com a teló de fons en el coure del verb, els ors de la mirada, la magrana del cor.
Aleshores les paraules del poeta combreguen amb l’esperit que els dóna un sentit. L’esperit pacient espera que l’home estiga despert per parlar-li. Sols pot descendir fins ell quan el seu cos està preparat, així com una terra està disposada per a rebre la llavor.
Per aquesta gràcia la paraula sublim embalsama el cos còncau del poeta, gràcia que confirma una esplendor daurada del seu verb que escorta aquesta comunió.
Conclusió
La pedra del poeta és el poema que es reprèn sense parar per a portar a terme l’ascensió, “la pujada fins al fons” que canvia el plom en or. Cada poema, pedra una altra vegada hissada en l’esforç des de baix fins al cim, engendra, per un incessant retorn al peu de la muntanya, la transformació de la carn en una transparència transcendent. Si el món a l’entorn clama que déu ha mort, el poeta afirma déu en la cel·la de la paraula, car sense ell la poesia mor.
Després de la lectura de J. A. Valente el lector, privat de sobte de la “sobrenaturalitat” i de l’espurneig llançat per ell sobre allò ordinari del curs de la vida i sobre la poesia mateixa, pateix una depressió reactiva. Però quan apunta el toll fosc de la malenconia, el recobreix amb el record de les orfebreries poètiques de J. A. Valente que fan del seu pensament una nit estrellada.
[Traducció de Joan Navarro]
| a | entrada | Llibre del Tigre | sèrieAlfa | varia | Berliner Mauer | |