[Margo Ohayon]
[Espigueo]
Traducció:
Anna Montero, Adela Gato & Rudiger Fischer
[Fragment] 1 Devant la
gentiane il s'arrête. Ses yeux nomment le ciel à travers bois. Seul parmi
les tiges il entend un moteur s'éloigner dans les combes. Il n 'est plus le
même. Sa corolle au sein du couvert dilate ses pupilles: «l'infini, gémit-il,
en ce bleu, le voilà, ni plus ni moins, l'infini en ces pétales». 2 Ses yeux sont
plus bleus que l'eau des serpents. La couleuvre glisse à ses pieds. Son
damier vert et jaune brille dans l'herbe. A peine a-t-il un mouvement
brusque pour la saisir. Elle se raidit, entre le pouce et l'index mord sa
peau. Il la caresse, en ses anneaux trouve une ardeur lisse dont l'étreinte
le presse par des enroulements. Du sang coule près de la morsure sous les
écailles qui offrent la froide rivière de son corps musculeux autour de ses
avant bras. Lui-même est gai, plus gai que le fringille à la première heure
quand son cri perce sa gorge. Juste s'il retire de sa blessure une dent plus
petite qu'une esquille d'os de poisson 3 Il n'aime que ton
basculement dans l'espace: le plaisir d'entrevoir ta possible nouveauté. Il
se précipite sur les bourgeons qui naissent à l'aisselle de ce retournement
et il voit dans le désir de te savoir grande une utopie plus puissante que
ses prémonitions. A la croix de tes rameaux prolifèrent des vies subites qui
attendent pour une métamorphose que tu les rappelles à leur existence
d'avant la création. 4 Tu renonces à en
connaître le nom. Ses feuilles blanches sont divisées, sa tige vient nue
sous les arbres. Il s'arrête, à l'aide d'un couteau la contourne, monte dans
les airs son bulbe aussi lisse que le noyau d'un avocat qu'il partage. Il se
tait. Tu veux en savoir plus sur son goût de châtaigne crue mais tu n'oses
pas l'interrompre avec ta voix. Alors il murmure en reprenant sa marche :
“tel est le conopode dénudé” 5 Le vent se lève
sous la treille. Il n'apporte pas les nues d'orage ou les traits de la pluie.
Entre deux rafales l'air réintègre son silence, toujours le même il vole sur
place. Lui mobile dans un bouleau émet des sons contre l'écorce. Un souffle
plus fort les arrête, juste un non-dit avant de reprendre en rythme à la
tache blanche. 6 Quand l'ombre
atteint la table le tilleul est toujours au soleil. On le suit à la trace
jusqu'au fond du jardin où ses fleurs blondes criblent la pelouse. A
distance chaque rouleau de foin, plus large qu'une tour, s'aligne sur
l'horizon. Au crépuscule les cris du corbeau repassent non loin de ses
branches qui par leur taille communiquent encore un peu avec la lumière. Son
pollen roux reste suspendu dans la transparence du couchant. 7 Presque invisible
le colibri en vol tient à distance un oeillet. Jusque la translucidité ses
ailes vibrent devant ses pétales. Jamais il ne s'arrête où ne pèse au même
endroit. Sa trompe goûte le suc. L'aspire-t-elle par hasard ? Il quitte ce
qu'il vient de choisir; L'inspiration l'emporte. De l'air le dérange. Il
amorce un retrait, se rapproche, s'écarte, toujours sur le point de fuir,
ailleurs déjà, en mouvement. 8 Pour voir le
sabot de Vénus leurs bras se suspendent à des branches dans la pente où il
se tient sur la pointe. Face à un spécimen plus jaune des voix appellent : «
descendez, en voilà un de plus spectaculaire ». Dégringolant tous ils se
prosternent à ses pieds, puis repartent vers l'aéroport où un avion les
attend. 9 Les champs sont
ras. Des ombres bougent. Sous la treille le rouge-queue revient pour chasser
les insectes. Du ruisseau monte un cri de faisan. Sur la colline son
tracteur tire un outil que le soleil éclaire. Des enfants courent après. Ils
montent s'asseoir contre lui. A perte de vue du foin s'aligne. En face les
voisins rangent la moto faucheuse, occupés déjà par l'épiaison du blé. 10 Du tournant qui
le cache à moitié un arbre fleurit au sein de l'hiver l'imaginant nu. Sa
poitrine de cerisier précoce s'offre au désir. Un homme étendu dessous
observe une intégrité de ses blancs. Il tient les plis de sa lumière que
renverse an soir un déploiement de l'ombre venu par la rose pourpre. 11 Un grimpereau
silencieux tourne autour d'un tremble. Il bouge avec ses feuilles ou
s'immobilise selon les reflets. Il va de manière incompréhensible. Est-ce un
jeu d'ombres, un subreptice éclat qui le soulèvent ? 12 Sur l'herbe où
les grappes brunissent rien ne correspond à ce léger craquement alors que
passe en l'air un insecte halant une chenille prisonnière. Dans un trou il
entre pour y pondre en elle secrètement. 13 La pluie cesse un
jour. Les nimbus s'écartent. Un croissant de nuit mord sur du feu rond, de
plus en plus large en ferme le disque. Une lutte silencieuse commence entre
eux, accouplement de l'abîme avec du magma englouti à moitié par sa tache
d'ombre. 14 Dans une fontaine
plusieurs cercles reflètent un oeil d'eau. Sur les nénuphars lisses il jette
un rayon blanc qui les ouvre. Brillant avec la pluie au bord il regarde
goutter de son orbite des impacts venus élargir les ronds qu'il fait autour. 15 Ce que tu retiens
sont des flétrissures mais ce que tu vois est de la peau neuve. Un insecte
se déplace en haut pour le règne d'un événement auquel tu assistes. La
coccinelle libère ses points qui se dérobent par sa membrure fraîche vers
une contrée que nul germe ne connaît encore. Tu viens avec le vernis noir et
rouge de sa tunique pour la présentation le matin au bord de l'eau. 16 Les narcisses en
ton ciel poussent des cris vierges avec leurs pétales tombant de ton ample
manteau ouvert. La trace de tes pas prend les voilures en lin de leur nef
sans cesse balancée par l'air. Tu souffles pour allumer dans l'espace leurs
fouets de papier blanc qui émettent une collerette rouge chaque fois que tu
en aspires une bouffée. 17 Des bois jusqu'à
la rivière fleurit la crassette aux pétales violets. Sur le roc les ombres
nouvelles l'abritent des sauts de la lumière. Beaucoup d'euphorbes
franchissent le tapis végétal. Les ombellifères qui n'ont pas développé leur
tige n'existent que par des touffes dans l'herbe. Tendre elle livre sa hampe
aux gentianes proches, fragile cherche un écran contre le jour, mais à la
base sa rosette charnue attire et retient les insectes qu'elle digère.
Margo Ohayon est née en Touraine. A exercé la profession d'infirmière de nuit. A été membre d'Escalasud, association des poètes du Sud. En 1992, elle publie son premier recueil à Poésie toute Vers la lumière. Puis des aphorismes Filigranes, 1993, Bribes, 2008 sont publiés chez Babel Éditeur, Quark chez Clàpas, 1997. Des poèmes brefs paraissent Arc, 1995, Sillons 2002 à Encres Vives. Une poésie de l'imaginaire Hors du tout naît chez Raphaël de Surtis, 1999. En 2001 sort le N° 27 du panorama poétique de J.P Metge. Des textes sur la nature Textes d'hiver sont édités aux Ed Le Noeud des miroirs, 2003. Une suite poétique entre réel objectif et fiction Les Signes paraît à Encres Vives, 2007. Des extraits de sa correspondance sont parus à Babel Éditeur Aigrettes, 1999, Lettres à G à N § B, 2003. Elle a collaboré à des livres collectifs.
[Fragment] 1
Davant la genciana s’atura. Els seus ulls anomenen el cel a través del bosc.
Sol entre les tiges sent un motor allunyar-se pels barrancs. Ja no és el
mateix. La corol·la al si de l’ombra li dilata les pupil·les: “l’infinit,
gemega, en aquest blau, ací està, ni més ni menys, l’infinit en aquests
pètals”. 2
Els seus ulls són més blaus que l’aigua de les serps. La colobra llisca als seus peus. La seua quadrícula verda i groga brilla dins l’herba. A penes fa un moviment brusc per agafar-la. Ella s’encarcara, entre el polze i l’índex li mossega la pell. L’acarona, als seus anells troba una ardor llisa que l’estreny cargolant-se. S’escola la sang prop de la mossegada sota les escates que li ofereixen el riu fred del cos musculós al voltant dels avantbraços. Ell mateix se sent alegre, més alegre que la cadernera a primera hora quan el crit li travessa la gola. Simplement retira de la ferida una dent més petita que l’esberla d’un os de peix.
3
Només li agrada la teua oscil·lació a l’espai: el plaer d’entreveure la teua possible novetat. Es precipita sobre els borrons que naixen a l’axil·la d’aquest capgirament i veu en el desig de saber-te gran una utopia més poderosa que les seues premonicions. En la creu dels teus branquillons proliferen vides sobtades que esperen per una metamorfosi que les crides a la seua existència d’abans de la creació.
4
Renuncies a conèixer-ne el nom. Les seues fulles blanques són dividides, la tija ve nua sota els arbres. Ell s’atura, amb l’ajut d’un ganivet la contorneja, puja en l’aire el seu bulb tan llis com el pinyol d’un alvocat que divideix. Calla. Vols saber-ne més sobre seu gust de castanya crua però no goses interrompre’l amb la teua veu. Aleshores murmura reprenent la marxa: “tal és l’anyol”
5
El vent s’alça sota l’emparrat. No porta els núvols de tempesta ni els traços de la pluja. Entre dues ràfegues l’aire torna al seu silenci, sempre igual vola sobre el mateix terreny. Ell mòbil en un bedoll emet sons contra l’escorça. Un buf més fort els atura, simplement un sobreentès abans de tornar amb ritme a la taca blanca.
6
Quan l’ombra ateny la taula el til·ler continua al sol. Li seguim la pista fins al fons del jardí on les seues flors rosses crivellen la gespa. A distància cada corró de fenc, més ample que una torre, s’alinea sobre l’horitzó. Al crepuscle els crits del corb tornen a passar no lluny de les seues branques que per la seua grandària encara comuniquen un poc amb la llum. El seu pol·len rogenc queda suspès en la transparència del crepuscle.
7
Gairebé invisible el colibrí en vol manté a distància un clavell. Fins a la translucidesa les seues ales vibren davant els pètals. Mai no s’atura o pesa al mateix lloc. La seua trompa tasta el suc. L’aspira per atzar? Abandona el que acaba de triar; la inspiració l’arrossega. Un aire el molesta. Esbossa una retirada, s’acosta, s’aparta, sempre a punt de fugir, en un altre lloc ja, en moviment.
8
Per veure la sabateta els seus braços se suspenen de les branques a l’extrem del pendent. Enfront d’un espècimen més groc unes veus criden: “baixeu, ací n’hi ha un espectacular”. Tots corren i es prostren als seus peus, després se’n van cap a l’aeroport on un avió els espera.
9
Els camps són plans. Unes ombres es mouen. Sota l’emparrat el cua-roja torna per caçar els insectes. Del rierol puja un crit de faisà. Sobre el tossal el seu tractor trau una eina que el sol il·lumina. Uns nens corren al darrere. Pugen per seure contra ell. Fins a perdre’s de vista el fenc s’alinea. Enfront els veïns guarden la moto segadora, ocupats ja en l’espigament del blat.
10
Des del revolt que l’amaga a mitges un arbre floreix al si de l’hivern imaginant-lo nu. El seu pit de cirerer precoç s’ofereix al desig. Un home estès a sota observa una integritat dels seus blancs. Sosté els plecs de la seua llum que bolca al vespre un desplegament de l’ombra arribat per la rosa porpra.
11
Un pica-soques silenciós gira al voltant d’un trèmol. Es mou amb les fulles o s’immobilitza segons els reflexos. Va de manera incomprensible. És un joc d’ombres, un esclat furtiu el que l’alça?
12
Sobre l’herba on els ramells s’obscureixen res no correspon a aquest lleuger cruixit quan passa en l’aire un insecte arrossegant una eruga presonera. Dins d’un forat entra per pondre-hi dins d’ella secretament.
13
La pluja cessa un dia. Els nimbus s’aparten. Un creixent de nit mossega sobre un foc rodó, cada vegada més ample en tanca el disc. Una lluita silenciosa comença entre ells, acoblament de l’abisme amb un magma engolit a mitges per la seua taca d’ombra.
14
En una font diversos cercles reflecteixen un ull d’aigua. Sobre els nenúfars llisos llança un raig blanc que els obri. Brillant amb la pluja a la vora mira gotejar de la seua òrbita impactes que vénen per ampliar els rotlles que fa al seu voltant.
15
El que retens són marciments però el que veus és pell nova. Un insecte es desplaça a dalt per al regnat d’un esdeveniment al qual assisteixes. La marieta allibera els seus punts negres que s’amaguen pels seus membres frescos cap a una terra que cap germen no coneix encara. Véns amb el vernís negre i roig de la seua túnica per a la presentació del matí a la vora de l’aigua.
16
Els narcisos al teu cel llancen crits verges amb els pètals que els cauen del teu ample abric obert. La marca dels teus passos pren els vels de lli de la seua nau incessantment agitada per l’aire. Bufes per encendre a l’espai els seus fuets de paper blanc que emeten una gorguera roja cada vegada que n’aspires una glopada.
17
Dels boscos fins al riu floreix la cràssula de pètals violeta. Sobre la roca les ombres noves l’arreceren dels salts de la llum. Moltes euforbies travessen la catifa vegetal. Les umbel·líferes que no han desenvolupat la tija només existeixen per tofes a l’herba. Tendra ofereix la seua asta a les gencianes properes, fràgil cerca una pantalla contra la llum, però en la base la seua roseta carnosa atrau i reté els insectes que digereix.
Margo Ohayon va nàixer a Touraine. Ha treballat com a infermera nocturna. Ha estat membre de Escalasud, associació de poetes del sud. En 1992, publica el seu primer recull en Poésie toute, Vers la lumière. Després els aforismes Filigranes, 1993, i Bribes, 2008, es publiquen en Babel Éditeur, Quark en Clàpas, 1997. Apareixen uns poemes breus, Arc, 1995, Sillons, 2002, en Encres Vives. Una poesia de l’imaginari, Hors de tout, naix en Raphaël de Surtis, 1999. En 2001 apareix el núm. 27 del panorama poètic de J.P. Metge. Uns textos sobre la natura, Textes d’hiver, s’editen en Le Noeud des miroirs, 2003. Una sèrie poètica entre el real objectiu i la ficció, Les Signes, apareix en Encres Vives, 2007. Extractes de la seua correspondència han estat editats en Babel Éditeur, Aigrettes, 1999, Lettres à G. en N&B, 2003. Ha col·laborat en diversos llibres col·lectius.
[Traducció d'Anna Montero
[Fragmento]
1
Se para ante la genciana. Sus ojos nombran el cielo a través del bosque. Sólo entre las ramas oye alejarse un motor por el barranco. Ya no es el mismo. Allí dentro su corola dilata sus pupilas: “el infinito, gime, está en ese azul, es aquí donde está realmente el infinito, en esos pétalos”.
2
Sus ojos son más azules que el agua de las serpientes. La culebra se desliza a sus pies. Su damero verde y amarillo brilla en la hierba. La atrapa con un ligerísimo movimiento brusco. Se queda inmóvil, muerde su piel entre el pulgar y el índice. La acaricia, encuentra un ardor liso en sus anillos que lo aprisionan enroscándose. Junto a la mordedura mana sangre bajo las escamas que muestran la fría corriente de su cuerpo musculoso en torno al antebrazo. Su ánimo es alegre, como el del pinzón cuando el grito atraviesa su garganta al amanecer. Apenas retira de la herida un diente más diminuto que una esquirla de espina de pescado.
3
Sólo le gusta tu oscilación en el espacio: el placer de vislumbrar tu posible novedad. Se arroja sobre los brotes que nacen en la axila de este giro y ve en su deseo de saberte grande una utopía más poderosa que sus premoniciones. En la encrucijada de tus ramas proliferan vidas súbitas que esperan que les devuelvas, a través de una metamorfosis, a su existencia de antes de la creación.
4
Renuncias a conocer su nombre. Sus hojas blancas están separadas, el tallo avanza desnudo bajo los árboles. Se detiene, la rodea con ayuda de un cuchillo, la eleva y corta su bulbo tan liso como el hueso de un aguacate. Se calla. Quieres conocer mejor su gusto de castaña cruda pero no te atreves a interrumpirlo con tu voz. Entonces reanuda su marcha murmurando: “así es la castañuela”
5
Se levanta viento bajo la parra. No trae nubes de tormenta ni anuncios de lluvia. El aire recupera su silencio entre dos ráfagas, él mantiene su posición sin dejar de volar. Siempre en movimiento, desde un abedul emite sonidos hacia la corteza. Un soplo más fuerte los detiene, sólo un instante imperceptible antes de volver rítmicamente a la mancha blanca.
6
Cuando la sombra llega a la mesa, el tilo sigue estando al sol. Seguimos su rastro hasta el fondo del jardín, donde sus flores rubias tamizan el césped. En la distancia cada fardo de heno, más ancho que una torre, se alinea en el horizonte. Al atardecer se vuelven a oír los gritos del cuervo no lejos de sus ramas, todavía en contacto con la luz por su gran tamaño. Su polen rojizo permanece suspendido en la transparencia del crepúsculo.
7
Casi invisible, el colibrí volador mantiene un clavel a distancia. Sus alas vibran ante los pétalos hasta hacerse translúcidas. Nunca se detiene o pesa en el mismo sitio. Su trompa saborea el néctar. ¿Lo aspira, quizá? Abandona el que acaba de escoger; Se deja llevar por la inspiración. Un aire le molesta. Inicia la retirada, se aproxima, se retira, siempre a punto de huir, ya en otro sitio, en movimiento.
8
Para ver el zueco de Venus cuelgan sus brazos de las ramas en el extremo de la pendiente. Frente a un espécimen particularmente amarillo, se levantan voces: “bajad, éste es increíble”. Todos se precipitan rodando para postrarse a sus pies, luego vuelven al aeropuerto donde les espera un avión.
9
Los campos son rasos. Movimiento de sombras. Bajo el emparrado el cola-roja vuelve para cazar insectos. Se oye el grito de un faisán desde el arroyo. En la colina, el sol ilumina una herramienta traída por su tractor. Unos niños corren detrás. Suben a sentarse junto a él. El heno se alinea hasta donde alcanza la vista. Enfrente, los vecinos guardan la moto segadora, centrados ya en el espigueo del trigo.
10
Desde la curva que lo oculta a medias, un árbol florece en la plenitud del invierno que lo cree desnudo. Su pecho de cerezo precoz se entrega al deseo. Un hombre recostado bajo el árbol observa una integridad de sus blancos. Recoge los pliegues de su luz, invertida al anochecer por la invasión de sombra que trae la rosa púrpura.
11
Un trepador silencioso da vueltas en torno a un álamo. Se mueve al ritmo de sus hojas o se inmoviliza según los reflejos. Lo hace de manera incomprensible. ¿Lo anima un juego de sombras, un furtivo destello?
12
En la hierba donde los racimos adquieren un color tostado, nada explica ese crujido ligero justo en el momento en el que sobrevuela un insecto arrastrando a una oruga prisionera. Entra en un agujero para desovar secretamente dentro de ella.
13
Un día deja de llover. Los nimbos se apartan. Un croissant de noche muerde fuego redondo, aprisiona cada vez más el disco. Comienza una lucha silenciosa entre ellos, un acoplamiento entre el abismo y el magma sumergido a medias en su mancha de sombra.
14
En una fuente varios círculos reflejan un ojo de agua. Proyecta un rayo blanco que abre los lisos nenúfares. Brillando bordeado por la lluvia, mira cómo gotean de su órbita impactos que vienen a ampliar los círculos que forma a su alrededor.
15
Sólo te fijas en lo que está marchito pero lo que ves es piel nueva. Un insecto se mueve hacia lo alto para reinar en un acontecimiento que presencias. La mariquita libera sus motas que desaparecen a través del recién estrenado caparazón de su constitución hacia una zona virgen de gérmenes. Traes el barniz negro y rojo de su túnica a la presentación por la mañana junto al agua.
16
En tu cielo los narcisos lanzan gritos vírgenes con sus pétalos cayendo a través de la abertura de tu amplio abrigo. El rastro de tus pasos arrastra el velamen de lino de su nave que se balancea incesantemente en el aire. Soplas para encender en el espacio sus látigos de papel blanco que hacen emerger un collar rojo cada vez que aspiras una bocanada.
17
Desde los bosques hasta el río florece la crásula de pétalos violetas. Sobre la roca las sombras nuevas la protegen de los destellos de la luz. Muchas euforbias atraviesan el tapiz vegetal. Entre las hierbas, las umbelíferas que no han desarrollado el tallo sólo existen en matas. Tiernamente desliza su tallo hacia las gencianas próximas, frágil busca una pantalla para protegerse de la luz diurna, pero en la base, su roseta carnosa atrae y retiene a los insectos que digiere.
Margo Ohayon nació en Touraine. Ha trabajado como enfermera de noche. Ha sido miembro de Escalasud, asociación de poetas del sur. En 1992, publica su primer poemario en Poésie toute, Vers la lumière. Después los aforismos Filigranes, 1993, y Bribes, 2008, se publican en Babel Éditeur, Quark en Clàpas, 1997. Aparecen unos poemas breves, Arc, 1995, Sillons, 2002, en Encres Vives. Una poesía del imaginario Hors de tout, nace en Raphaël de Surtis, 1999. En 2001 aparece el núm. 27 del panorama poético de J.P. Metge. Unos textos sobre la naturaleza, Textes d’hiver, se editan en Le Noeud des miroirs, 2003. Una serie poética entre lo real objetivo y la ficción, Les Signes, aparece en Encres Vives, 2007. Extractos de su correspondencia han sido editados en Babel Éditeur, Aigrettes, 1999, Lettres à G. en N&B, 2003. Ha colaborado en diversos libros colectivos.
[Traducció d'Adela Gato
[Fragment] 1 Er bleibt vor dem
Enzian stehen. Quer durch den Wald benennen seine Augen den Himmel. Er steht
allein inmitten der Stengel und hört, wie ein Motor sich in den Tälern
entfernt. Er ist nicht mehr derselbe. Seine Blütenkrone im Dickicht weitet
seine Pupillen: „das Unendliche,“ stöhnt er, „hier ist es, in diesem Blau,
nicht mehr und nicht weniger, das Unendliche in diesen Blütenblättern.“ 2 Seine Augen sind
blauer als das Wasser der Schlangen. Zu seinen Füßen gleitet die Natter. Im
Gras glänzt ihr grüngelbes Schachbrettmuster. Er macht kaum eine jähe
Bewegung, um sie zu packen. Sie erstarrt, beißt in seine Haut zwiswchen
Daumen und Zeigefinger. Er streichelt sie, findet in ihren Ringen einen
glatten Eifer, die ihn, sich zusammenrollend, umfassen. Aus der Bißwunde
fließt Blut unter die Schuppen, die um seine Unteramre den kalten Fluß des
muskulösen Körpers windet. Er selbst ist heiter, heiterer als der Fink zur
frühen Stunde, da sein Ruf aus seiner Kehle dringt. Er zieht nur eben einen
Zahn aus seiner Wunde, kleiner als der Splitter eines Fischknochens. 3 Er mag nur dein
Kippen im Raum: Freude, deine mögliche Neuheit zu erahnen. Er stürzt sich
auf die Knospen, die an der Achsel dieser Wende entstehen, und im Wunsch,
dich groß zu wissen, sieht er eine Utopie, die mächtiger ist als sein
Vorgefühl. Wo deine Zweige sich kreuzen, wuchert plötzliches Leben, das für
eine Verwandlung nur darauf wartet, daß du es ins Dasein vor der Schöpfung
zurückrufst. 4 Du verzichtest
darauf, ihren Namen kennenzulernen. Ihre weißen Blätter sind zerteilt, ihr
Stengel sprießt nackt unter den Bäumen. Er bleibt stehen, umkreist sie mit
dem Messer, hebt ihre Zwiebel hoch, so glatt wie ein Avocadokern, und
schneidet sie auf. Er schweigt. Du willst über ihren Geschmack einer rohen
Kastanie mehr erfahren, aber du wagst es nicht, ihn mit deiner Stimme zu
unterbrechen. Also murmelt er, während er weitergeht: „So sieht die
Erdkastanie aus.“ 5 In der Laube
kommt ein Wind auf. Er bringt weder Gewitterwolken noch Regenpfeile.
Zwischen zwei Böen verfällt die Luft wieder in Schweigen, er fliegt auf der
Stelle, immer derselbe. Beweglich auf einer Birke sitzend, schleudert er
Schreie gegen die Rinde. Ein kräftigerer Atem unterbricht sie, nur ein
Innehalten, bevor er den Rhythmus vor dem weißen Fleck wieder aufnimmt. 6 Wenn der Schatten
den Tisch erreicht, ist die Linde immer noch in der Sonne. Man folgt seinen
Spuren bis ans Ende des Gartens, wo seine blonden Blüten den Rasen übersäen.
In der Ferne stehen die Heuballen, jeder größer als ein Turm, in einer Reihe
am Horizont. In der Dämmerung kommen die Schreie des Raben wieder nah an
seinen Zweigen vorbei, die so hoch sind, daß sie noch ein wenig mit dem
Licht in Verbindung stehen. Sein gelbroter Pollen schwebt in der
Durchsichtigkeit des Abendlichts. 7 Der fast
unsichtbare Kolibri hält im Flug eine Nelke auf Distanz. Vor den
Blütenblättern schwirren seine fast durchscheinenden Flügel. Nie hält er
inne oder verweilt an derselben Stelle. Sein Rüssel kostet vom Saft. Saugt
er ihn zufällig an? Er verlät, was er eben ausgesucht hat; die Eingebung ist
stärker. Luft stört ihn. Er deutet den Rückzug an, nähert sich wieder,
entfernt sich, immer zur Flucht bereit, schon woanders in Bewegung. 8 Um den
Frauenschuh zu sehn, hängen sie mit den Armen an Zweigen, an dem Hang, wo er
auf der Spitze steht. Vor einem gelberen Exemplar rufen Stimmen: „Kommt her,
hier ist ein noch tollerer.“ Alle eilen herab und gehn zu seinen Füßen auf
die Knie, dann kehren sie zum Flughafen zurück, wo ein Flugzeug auf die
wartet. 9 Die Felder sind
abgemäht. Schatten bewegen sich. Das Rotschwänzchen kehrt unter die Laube
zurück, um Insekten zu jagen. Vom Bach tönt der Schrei eines Fasans herauf.
Auf dem Hügel zieht sein Traktor ein Gerät, das in der Sonne glänzt. Kinder
laufen hinterher. Sie steigen auf und setzen sich neben ihn. Heuschwaden,
soweit das Auge reicht. Gegenüber räumen die Nachbarn die Mähmaschine weg,
schon beschäftigt sie die Ährenbildung des Getreides. 10 In der Kurve, die
ihn zur Hälfte verdeckt, blüht ein Baum mitten im Winter, der ihn sich kahl
vorstellt. Die Brust des frühen Kirschbaums streckt sich der Lust entgegen.
Ein darunter ausgestreckt daliegender Mensch betrachtet die Reinheit seiner
Weiße. Er hält die Falten des Lichts, die am Abend der sich von der
Purpurrose her ausbreitende Schatten durcheinanderbringt. 11 Ein Baumläufer
umkreist still eine Espe. Je nach dem Lichtschein bewegt sie sich mit ihrern
Blättern oder hält inne, auf unbegreifliche Weise. Hebt ein Schattenspiel
sie hoch, ein verborgener Glanz. 12 Im Gras, wo die
Dolden sich braun färben, entspricht nichts diesem leisen Knacken, während
ein Insekt vorüberfliegt, daß eine gefangene Raupe schleppt. Es verschwindet
in einem Loch, um dort in ihr heimlich zu brüten. 13 Eines Tages hört
der Regen auf. Die Regenwolken teilen sich. Eine dunkle Sichel nagt an
rundem Feuer, wächst, umschließt seine Scheibe.Zwischen ihnen beginnt ein
stummer Kampf, die Paarung des Abgrunds mit dem von seinem Schattenfleck
halb verschlungenen Magma. 14 Mehrere Kreise
spiegeln auf einem Brunnen ein Wasserauge. Es wirft einen weißen Strahl auf
die glatten Seerosen und öffnet sie. Es glänzt im Regen am Rand und sieht zu,
wie aus seiner Höhle herabfallende Tropfen die Kreise rundum größer werden
lassen. 15 Was du festhältst,
ist das Welken, aber was du siehst, ist neue Haut. Oben bewegt sich ein
Insekt, für die Herrschaft eines Ereignisses, dem du beiwohnst. Der
Marienkäfer befreit seine Punkte, die sich durch die frische Äderung
davonstehelen, in ein noch keinem Keim bekanntes Land. Du kommst mit dem
schwarzroten Lack seines Gewandes, dich morgens am Wasser vorzustellen. 16 In deinem Himmel
stoßen die Narzissen jungfräuliche Schreie aus, wenn ihre Blütenblätter aus
deinem weiten geöffneten Mantel fallen. Die Spur deiner Schritte nimmt die
Leintuchsegel ihres Schiffes an, das unaufhörlich im Wind schaukelt. Du
pustest, um im Raum ihre Peitschen aus weißem Papier anzuzünden, die
jedesmal, wenn du sie einatmest, eine rote Halskrause aussenden. 17 Von den Wäldern
bis zum Fluß blüht das Nadelkraut mit violetten Blütenblättern. Auf dem
Felsen schützen es die neuen Schatten vor den Sprüngen des Lichts. Viel
Wolfsmilch überspringt den Pflanzenteppich. Die Doldenblütler, deren Stengel
sich noch nicht entwickelt hat, wachsen nur büschelweise im Gras. Zart
bietet es dem nahen Enzian seinen Schaft, empfindlich sucht es, was es vor
dem Tageslicht abschirmen kann, aber an seinem Fuß lockt und fängt seine
fleischige Rosette die Insekten, die es verdaut.
Margo Ohayon ist in Touraine geboren. Sie arbeitete als
Nachtschwester. Sie war Mitglied von Escalasud, der
Dichtervereinigung des Südens. Im Jahr 1992 veröffentlicht sie ihre erste
vollständige Gedichtesammlung Vers la lumière bei
Poésie toute. Danach die
Aphorismen Filigranes, 1993 und Bribes, 2008, wird im Verlag
Babel veröffentlicht, und Quark im Clàpas, 1997. Es erscheinen einige
Kurzgedichte, Arc, 1995, Sillons, 2002, bei Encres Vives. Ein
Gedicht des Imaginären, Hors de tout, wird bei Raphael de Surtis
geboren, 1999. 2001 erscheint die Nummer 27 des poetischen Panorama von J.
P. Metge. Einige Texte über die Natur, Textes d'hiver, werden bei Le
Noeud des miroirs herausgegeben, 2003. Eine Gedichtserie zwischen tatsächlicher Realität und Fiktion, Les Signes, erscheint bei
Encres Vives, 2007. Auszüge ihres Schriftwechsels wurde im Verlag Babel
herausgegeben, Aigrettes, 1999.
Lettres à G. bei N&B,
2003. Sie hat verschiedenen Sammelbänden mitgearbeitet.
[Traducció de Rudiger Fischer
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