Kim Doré
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[Va nàixer a Montréal en 1979. Va publicar el seu primer recull de poemes, La dérive des méduses, en 1999. Amb ell va guanyar el Prix Relève del Salon du Livre du Saguenay-Lac-St.Jean. També va realitzar estudis de postgrau a la Université du Québec, de Montreal, on s’ha interessat per les relacions entre la ciència i la literatura. En 2002 i 2003, va rebre, respectivament, el segon i primer premi de poesia de Radio Canada. El seu segon llibre, Le rayonnement des corps noirs, publicat a l’editorial Poètes de brousse (que co-dirigeix), va rebre el Prix Emile-Nelligan 2005.]
A publié son premier recueil de poèmes, La dérive des méduses, en 1999. Celui-ci lui a valu le Prix Relève du Salon du livre du Saguenay-Lac-St-Jean. Elle a aussi complété des études de maîtrise à l’Université du Québec à Montréal, où elle s’est intéressée aux rapports entre la science et la littérature. En 2002 et 2003, elle remportait respectivement les 2e et 1er Prix de poésie Radio-Canada. Son deuxième livre, Le rayonnement des corps noirs, paru aux éditions Poètes de brousse (qu’elle codirige), s’est vu mérité le Prix Émile-Nelligan 2005.
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(extraits)
(extractes)]
Roche-mère (extraits)
c’était la nuit où les dieux se sont enfuis. À présent mes cahiers s’accumulent entre les portraits d’enfants morts (très vieux) il y a des années, au grenier où je m’endors à l’envers, avec les chauves-souris. D’étranges poèmes s’échappent encore, on dirait des allumettes, les jours de pluie. Mais je ne parle plus qu’à ceux qui ont un corps, un vrai corps pour vivre et s’abîmer, un corps d’amour fragile, jailli d’un autre corps usé au possible, et ainsi de suite, jusqu’à ce que tu naisses, et que mes chimères comprennent. Pour elles il est déjà trop tard; je parle de s’exercer, avec toute l’ardeur des désespérés, à l’impermanence.
Tu viens au monde de l’éclair et de la beauté tu poses ta tête sur mon ventre ouvert des longues phrases taries s’échappent le long de nos caresses la lumière t’invente un nom pour durer il fait clair tout autour les choses se mettent à parler
c’est comme ça, un accident nous propulse vers l’épicentre, puis plus rien. J’ai un doute en forme d’escalier, un livre qui tache les doigts, l’intuition d’un autre ordre, mais je ne sais pas comment faire. Les ombres se figent au mur de la caverne, plus personne ne danse, je deviens l’ouverture d’un trou noir, ne sais plus quoi faire avec ton sommeil de prodige. Il faudrait qu’un regard nous écrive, qu’on vienne d’ailleurs pour nous disséquer, dans l’écorce minérale où l’évidence nous a surpris. Il faudrait une science du débordement, à vrai dire.
Une folle empêtrée dans les précieuses chaînes de son amour j’ai confondu mes théories avec ton odeur d’orage je suis dehors maintenant avec tes ailes le ciel me recouvre d’une seule main je me souviens avoir été la mer et les noyés tout à la fois pour une seconde
[Roca-mare (extractes)
era la nit en què els déus van fugir. Ara els meus quaderns s’acumulen entre els retrats dels nens morts (molt vells) fa anys, a l’andana on m’adorm cap per avall, amb les rates penades. Estranys poemes s’escapen encara, semblen mistos, els dies de pluja. Però ja no parle més que a aquells que tenen un cos, un cos de veritat per viure i abismar-se, un cos d’amor fràgil, sorgit d’un altre cos usat al màxim, i així successivament, fins que naisques, i les meues quimeres comprenguen. Per a elles és ja massa tard; parle d’exercitar-se, amb tota l’ardor dels desesperats, en la impermanència.
Véns al món del llamp i de la bellesa poses el cap sobre el meu ventre obert llargues frases exhaurides s’escapen al llarg de les nostres carícies la llum t’inventa un nom per durar hi ha una claror al voltant les coses es posen a parlar
és així, un accident ens propulsa vers l’epicentre, després res. Tinc un dubte en forma d’escala, un llibre que taca els dits, la intuïció d’un altre ordre, però no sé com actuar. Les ombres es fixen sobre el mur de la caverna, ja ningú no balla, esdevinc l’obertura d’un forat negre, ja no sé què fer amb el teu somni de prodigi. Caldria que una mirada ens escrivira, que vingueren de fora per dissecar-nos, en l’escorça mineral en què l’evidència ens ha sorprès. Caldria una ciència del desbordament, en realitat.
Una boja enredada en les precioses cadenes del seu amor he confós les meues teories amb el teu olor de tempesta sóc fora ara amb les teues ales el cel em cobri amb una sola mà recorde haver estat la mar i els ofegats tot alhora durant un segon
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[Traducció d'Anna Montero]
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