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Jeunes poètes.
Femmes, hommes discrets qui hantez les
mots.
Le logis de ma culture.
Le choix est difficile. Je ne sais rien d'une bonne poésie.
J'ignore ce qu'est un jeune poète, car il ne fait pas forcément de la jeune
poésie.
J'aime certains mots, je déteste d'autres. Ne sais pourquoi.
Etrangère à mon peuple.
Dire l'universalité des mots?
Que dit la poésie, au delà des mots? Car les mots se transportent, se
transforment, se transent.
Mais ne se disent pas. Ils trahissent toujours leurs promesses. Ils se
dédisent.
Ne s'éludent jamais, en quelque langue que ce soit.
Les capturer est impossible.
Dire la différence. L'universalité dans la différence.
Mission impossible, pour un choix impossible.
Les mots se sauvent sous mes doigts.
Les poètes se faufilent par les ouvertures, sous les portes.
Certains s'enfuient, d'autres s'introduisent subrepticement.
Ici, ne sont pas les plus jeunes qui sont les plus jeunes.
Ce ne sont pas les plus connus qui me sont le plus proches.
J'ai laissé courir mes doigts sur les lignes, et j'ai demandé à mon cour de
trahir.
Des mots me sont revenus, hanter le clavier. Mots étranges, ininscriptibles,
mouvants, flottant entre deux eaux comme un poisson mort.
Ceux-là se sont retrouvés pris dans les lignes, mais la bouche ouverte ne
laissait plus filer aucun mot.
La poésie redevient orale? Démutie, elle s'exhibe sur les voies de
communication.
Trans-crite. Trans-formée. Performée.
Le papier se dissout. Les mots se dé-crivent, se dé-livrent, se lysent et se
délitent.
La poésie retrouve ses couleurs, à coups de claques dans la gueule.
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