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Serge Pey

 

Est né le 6 juillet 1950 à Toulouse. En 1975 il fonde la revue ÉMEUTE, puis TRIBU en 1981. Auteur d'une quinzaine de livres parmi lesquels De la ville et du fleuve, Prophéties, La définition de l'aigle, Notre Dame La Noire ou l'Evangile du Serpent, Couvre feu, Poème pour un peuple mort, La Mère du Cercle, La Main et le Couteau, L'Enfant Archéologue, Pour libérer les vivants il faut aussi savoir libérer les morts... Créateur de situations, il rédige ses textes sur des piquets de bâtons de tomates avec lesquels il réalise des installations rituelles de poèmes. Écrivain, enseignant, improvisateur oral, il est également Fondateur du Festival de Poésie directe et du groupe d'action-Flamenco "Los Afiladores" les aiguiseurs de couteaux.  En Juin 1997, à la Dokumenta de Kassel, il lance un appel à une marche mondiale de la poésie. Invité de nombreux festivals de performances dans le monde, c’est un performer important sur la scène poétique actuelle. Sa pratique de la poésie directe l’a conduit à approfondir les phénomènes de possession et de dépossession dans la pratique orale du poème. Thèse sur la poésie orale contemporaine "la Langue arrachée" ,1995 (Presses du réel). Ses prises de position publiques pour la défense des droits de l'homme l'ont conduit à Santiago de Chili, et à l'écriture de plusieurs oeuvres contre l'apartheid. Poète de l'oralité, son oeuvre a une diffusion à la fois sonore et écrite : CD avec Allen Ginsberg, La mère du Cercle, CD avec Joachim Montessuis, Coplas infinies pour les hommes taureaux du dimanche.

 

[Va nàixer el 6 de juliol de 1950  a Toulouse. En 1975 va crear la revista ÉMEUTE, després TRIBU en 1981. Autor d’una quinzena de llibres entre els quals De la Vie de du fleuve, Prophéties, La définition de láigle, Notre Dama La noire ou L`Évangile du Serpent, Couvre feu, Poème pour un peuple mort, La Mère du Cercle, La Main el le Couteau, L`Enfant  Archéologue, Pour libérer les vivants il faut aussi savoir libérer les morts... Creador de situacions, redacta els seus textos en les branques els de tomates ambs les quals ell realitza instal.lations rituals de poemes. Escriptor, ensenyant, improvisador oral, és també fundador del Festival de Poésie directe i del grup d`acció-Flamenco Los Afiladores els afiladors de ganivets. En juny de 1997, en la Dokumenta de Kassel, llança una cridada a una marxa mundial de la poesia. Invitat a nombrossos festivals de performances en el món, és un performer important en l’escena poètica actual. La seua pràctica de la poesia directa l`ha conduit a aprofondir en els fenòmens de possessió  i de despossessió  en la pràctica oral del poema. Tesi sobre la poesia oral contemporània “la Langue arrachée”, en 1995 (Presse du réel). Les seues presses de posició publicades per la defensa dels drets de l`home l`han conduit à Santiago de Chile, i a l`escriptura de diverses obres contra l`apartheid. Poeta de l’oralitat, la seua obra té una difusió a la vegada sonora i escrita: CD amb Allen Ginsberg, La mère du Cercle, CD amb Joachim Montessuis, Coplas infinies pour les hommes taureaux du dimanche.]

 

 

La poésie n'est pas
[La poesia no és]
Mais la porte

[Però la porta]

La récitacion du feu
[
La recitació del foc]

 

 

La poésie n'est pas
une solution
Aucune solution
n'est une poésie

Une pierre n'est pas
un phénomène optique
Aucun phénomène optique
n'est une pierre

Une chaise n'est pas
un homme assis
Aucun homme assis
n'est une chaise

Ce cerisier n'est pas
un arbre
Aucun arbre
n'est un cerisier

La neige n'est pas
une lumière
Aucune lumière
n'est une neige

La poésie n'est pas
une solution
Aucune solution
n'est une poésie

 


Mais la porte
ne prend pas naissance
de sa table
mais de cette chaise
que nous saisissons
pour casser le mur

Quand nous naissons
la vie étend
un linge
qui sèche, celui
de la mort

Nous dormons
sur un miroir
où nous laissons
sécher les mots
que nous avons parlés
pour qu’ils nous lavent

Parfois nous déchirons
les vêtements
qui n’ont pas de visages
et nous nous lions
les mains avec des cheveux

Mais toujours
nous écoutons
le froissement

d’une colombe
dans le feu
et nous nous appelons
du nom
de la seule pierre qu’elle vomit

Nous avons une chaise
qui regarde le monde
où jamais nous ne nous asseyons

Nous avons une seconde chaise
où nous nous mettons debout
pour saluer le Monde
et une troisième
que nous brandissons
les pieds en avant
pour défendre
l’entrée du monde

Enfin il y a cette chaise
que nous oublions toujours
assise sur une autre chaise
à laquelle nous laisserons
notre veste quand nous serons partis

Mais il y a aussi
une chaise
que nous ne possédons pas
et qui brûle seule
dans la cheminée
simplement
pour voir une colombe
sortir du feu

 

 

[Si on veut libérer les vivants il faut savoir libérer les morts]

 

 

La récitation du feu

 

Tout le monde frappe à la porte
en silence avec une rose

La nuit tourne
et recommence

La lune sur les murs

Entrez
Il manque une fenêtre

Il manque un mur

La bouche du puits

nous pose la question
et nous marie sans témoin
devant sa réponse

Un oiseau retourne un mort
jusqu’à sa porte

La maison ferme ses volets

Entrez
Il manque une fenêtre

Il manque un mur

Nous avons donné à chacun
une loi et une règle

Nous avons recouvert la lune

D’une figure de plomb

Il manque un mur
mais la porte s’ouvre
et se referme toujours

Avec la rose

Entrez
Il manque une fenêtre

Il manque un mur

N’entrez pas
La rose est devenue toute la rose
et la maison toute la maison


 

[Orphée Studio, Poésie d’aujourd’hui à voix hauteNRF, Poésie/Gallimard, 1999]
 

 

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La poesia no és
una solució
Cap solució
no és  una poesia 

Una pedra no és 
un fenomen òptic
Cap fenomen òptic
no és  una pedra 

Una cadira no és
un home assegut
Cap home assegut
no és una cadira 

Aquest cirerer no és
un arbre
Cap arbre
no és  un cirerer 

La neu no és 
una llum
Cap llum
no és  la neu 

La poesia no és 
una solució
Cap solució
No és  una poesia.

 

 

[Traducció de Conxa Montesinos i L. J.]

 

 

Però la porta
no es crea
de la seua taula
sinó d`aquesta cadira
que agafem
per  trencar el mur

Quan naixem
la vida estén 
la roba

que eixuga, la
de la mort

Dormim
en un mirall
on deixem
eixugar els mots
que hem dit

perquè ens llaven

De vegades esquincem
les vestidures
que no tenen cara

i ens lliguem
les mans amb cabells

Però sempre
escoltem

el frisament

d`una coloma
al foc
i ens cridem

amb el nom
de l’ única pedra que ella vomita

Tenim una cadira
que mira el món

on mai ens séiem

Tenim una segona cadira
on ens posem drets
per  saludar el Món
i una tercera
que esgrimim
amb el peus en davant
per  defensar
l’ entrada del món

Per fí hi ha aquesta cadira
que oblidem sempre
asseguda en una altra cadira
a la que deixarem
els nostres vestits quan hàgem partit

Però hi ha també
una cadira

que no posseïm
i que es crema tota sola
en la xemeneia

simplement
per veure una coloma
eixir del foc

 

 

[Traducció de Conxa Montesinos i L. J.]

 

 

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[La recitació del foc] 

 

Tot el món pica a la porta
en silenci amb una rosa

La nit torna
i recomença

La lluna sobre els murs

Entreu
Falta una finestra

Falta un mur

La boca dels pous

ens qüestiona
i ens marida sense testimoni
davant la seua resposta

Un ocell retorna un mort
fins la seua porta 

La casa tanca els seus batents

Entreu
Falta una finestra

Falta un mur

Hem donat a cadascú
una llei i una regla

Hem cobert la lluna

d’una figura de plom

Falta un mur
però la porta s’obri
i es tanca sempre

Amb la rosa

Entreu
Falta una finestra

Falta un mur

No entreu pas
La rosa ha esdevingut tota la rosa
i la casa tota la casa

 
 

[Traducció de Conxa Montesinos i L. J.]

 


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