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    Lauranne 
      
    Née en Algérie le 19 mars 
    1961 de parents instituteurs français, j'ai vécu une 
    partie de son enfance et mon adolescence en Bretagne, puis 20 ans à
    Paris. J'ai été institutrice, et suis 
    actuellement professeure d'arts plastiques. Artiste 
    plasticienne, je travaille mots et images séparément, mais il m'arrive de 
    créer la rencontre, soit entre mes propres créations, soit avec
    celles d'autres artistes. J'organise 
    régulièrement des expositions, avec mes travaux ou non, écrits ou
    non.Bibliographie: Les éphémères et Valises, in « Effets. 
    Mer »  ( 1997. Ed : Atelier du Gué, Univ. Paris 8)
    Corp(u)s in « Doc(k)s », revue internationale de poésie expérimentale,
    (2000) Peau Damnée (2002), Étoiles (2002), Le 
    délire est mon prophète (éd. Le Noud Des Miroirs, 
    2002-03, numéro errant ). 
    Poèmes in « Intersections. Parcours poétique dans Souillac » (Le Noud Des
    Miroirs n°14, 2002), numéro errant ). Poèmes 
    in Nada Zéro (Cherbourg, 2001, 2002 ) À paraître, 
    textes et poèmes in « Autour et avec Jacques Rouby » (Le Noud
    Des Miroirs n°15, 2003).
 
 Courriel : 
    
    lauranne@lauranne.net
 Site web  
    
    http://Lauranne.net/Textes/
   
    [Nascuda a Algèria el 19 de març del 1961 de pares 
    mestres francesos, he viscut una part de la meua infantesa i adolescència a 
    Bretanya, després dels vint anys a París. He sigut institutriu, i ara sóc 
    professora d’arts plàstiques. Artista plàstica, treballe paraules i imatges 
    per separat, però ocorre que es troben, siga a les meues creacions, siga a 
    les dels altres artistes.  Organitze regularment 
    exposicions amb els meus treballs o no, escrits o no. Bibliografia: Les éphémères et Valises, 
    a « Effets. 
    Mer »  ( 1997. Ed : Atelier du Gué, Univ. Paris 8)
    Corp(u)s in « Doc(k)s », revista internacionale de poesia experimental,
    (2000) Peau Damnée (2002), Étoiles (2002), Le 
    délire est mon prophète (Ed. Le Noud Des Miroirs, 
    2002-03, numéro errant ). 
    Poemes a « Intersections. Parcours poétique dans Souillac » (Le Noud Des
    Miroirs n°14, 2002), numéro errant ). Poemes
    a Nada Zéro (Cherbourg, 2001, 2002 ) 
    De pròxima aparició, 
    textes i poemes
    a « Autour et avec Jacques Rouby » (Le Noud
    Des Miroirs n°15, 2003).]
     
    
    Nostang 
    
    [Nostang]
 Étoiles
 [Estrelles]
 
      
      
  Nostang  
       
    Quand les sommeils se font lourds d'incertitudesQuand les enfants rentrent du bois
 Comme les loups
 En sortent
 Quand les ans font rangs entre nos joies
 Comme les clous
 Des portes
 Quand les soleils défont pour rien les habitudes
 Que les rires sages des mariées se destinent à l'oubli
 Et que les rivages des marais se dessinent à nouveau
 Nus
 Quand l'amarre se défait lasse des corps et les dénoue
 Quand la marée fait tête basse parmi les schorres évanouis
 
 Les engoulevents s'étreignent
 
 Quand leurs cris dévorés par la descente du ciel
 Les oiseaux disparaissent des sentes
 L'eau se fait noire aux yeux des marcheurs
 Et des voiles qui n'ont jamais existé se promènent devant l'abîme
 De leur cœur
 
 Je suis à la fenêtre
 Et la présence monstrueuse des remords
 Me tient
 Debout
     
Étoiles 
  
Je descends 
dans les nuitsJe suis brûlée de feu
 Morsure froide des nuits désertées
 Je descends dans la ténèbre
 L'œil de tombe qui me perce le dos
 Je suis la cicatrice au sol
 La saignure vivante de la plaie refermée
 
Lèvres de 
lames affûtéesJe descends dans le meurtre du jour
 Je déploie les voiles de terre sur le front du ciel
 La noirceur me dévore
 Et le message se tait
 La marche trébuche sous l'élan ralenti
 
Étoiles, où 
êtes-vous ? 
Les visions 
griffent les yeux du squaleJ'attends toujours la puanteur de la révélation
 L'odeur sainte des cadavres
 Mais je descends vers toi
 Noirceur des rêves
 Et le froid dévore mes reins
 
Par ma bouche 
les illusions se bouchent le culLes ongles des apprentissages se cassent sur la terre
 Je suis emplie de terre froide
 La descente est sans fin
 Le cœur du ventre est plus glacé que le mensonge
 Et les traces se sont dissoutes
 
Empreintes, 
où êtes-vous ? 
Je suis nue 
sous l'astre des tombeauxEt mes os claquent sous la pression
 J'accueille les vers de solitude
 Les dents brisées de la dévoration
 Mais mon corps pleut de terreur sur les pierres
 
Toujours plus 
bas les chiens sont écrasésLes croûtent se lèvent sous les parfums
 Je descends dans les escarres
 Les cloques nauséeuses des faux avortons repus
 La pulpe lacérée des membres
 Les éventrations
 
Larmes, où 
êtes-vous ? 
Plus rien ne 
répond dans la chairEt le silence des boues
 
Descendre si 
profond que la nuit en sera traverséeDescendre au creux des cauchemars
 Descendre le corps au fond du trou
 Brûler de froid dans la chute perverse
 
Étoiles,Où
 Êtes
 -
 Vous
 ?
 
Souillac, le 22 novembre 2001
 
      
      
    
    ã 
        Quan els sons es fan 
    pesats d’incerteses 
    Quan els xiquets tornen del bosc
 Com els llops
 Se n’ixen
 Quan els anys fan fila entre les nostres alegries
 Com els claus
 De les portes
 Quan els sols desfan en va els costums
 Que els riures aguts de les casades destinen a l’oblit
 I els marges de les marjals es dibuixen de nou
 Nus
 Quan la maroma es desfà farta dels cossos i els desnua
 Quan la marea fa capbaix entre llims desmaiats
 Els enganyapastors 
    s’abracen 
 Quan els seus crits són 
    devorats per la baixada del cel
 Els ocells desapareixen dels senders
 L’aigua es fa negra als ulls dels caminants
 I veles que mai no han existit es passegen davant  l’abisme
 Del seu cor
 Sóc a la finestraI la presència monstruosa dels remordiments
 Em sosté
 De peu.
     [Traducció 
    de Pere Císcar] 
     
  
    
     Baixe a les nitsCremada de foc
 Mossegada freda de les nits desertades
 Baixe a la tenebra
 L’ull de tomba que em perfora l’esquena
 Sóc la cicatriu a terra
 El dessagnament viu de la plaga tancada
 
     Amb llavis de 
    fulles esmoladesBaixe a l’assassinat del dia
 Desplegue veles de terra al front del cel
 La foscor em devora
 I el missatge calla
 La marxa entropessa sota l’impuls ralentit
 
     Estrelles, on sou?  
    Les visions urpegen 
    els ulls de l’esqualEspere sempre la pudor de la revelació
 L’olor santa dels cadàvers
 Però baixe cap a tu
 Foscor dels somnis
 I el fred em devora els ronyons
 
    Per la meua boca 
    les il.lusions es tapen el culLes ungles dels aprenentatges es trenquen a terra
 Sóc plena de terra freda
 El descens no té fi
 El cor del ventre és més gelat que la mentida
 I els trets s’han dissolt
 
    Petjades, on sou?  
    Sóc nua sota l’astre de les tombesI els meus ossos peten sota la pressió
 Acull els versos de solitud
 Les dents partides del devorament
 Però el meu cos plou de terror sobre les pedres
 
    Sempre més baix aniquilen els gossosSe’ls papen s’alcen sota els perfums
 Baixe a les escares
 Les butllofes oioses dels falsos avorts sadollats
 La polpa estripada dels membres
 Els esbudellaments
 
     Llàgrimes, on sou?  
    Ja no respon res dins la carnI el silenci dels fangs
 
     Baixar tan profund travessant la nitBaixar al buit dels malsons
 Baixar el cos al fons del forat
 Cremar de fred en la caiguda perversa
 
     Estrelles,On
 Sou
 -
 ?
 
       
    Souillac, 22 de novembre 2001      [Traducció 
    de Pere Císcar]     
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